Restaurer la paix publique

L’insécurité est la première préoccupation des Celloises et des Cellois. Mais elle revêt des réalités différentes selon les quartiers. Cambriolages, agressions physiques, « rodéos », trafic de drogue, vols de voiture, émeutes urbaines, incendies volontaires, tirs de mortiers, accidents de la route, dépôts sauvages, squats, installations de gens du voyage, occupation bruyante du domaine public, tags... tous ces faits, d’une certaine façon, concourent à l’insécurité, mais tous n’ont pas la même portée. À La Celle Saint-Cloud, les quartiers pavillonnaires (La Feuillaume, La Châtaigneraie, les Gressets) sont surtout touchés par les cambriolages. Le quartier de Beauregard est perturbé par le trafic de drogues, les rodéos motorisés et les tirs de mortiers (les trois phénomènes étant étroitement liés). Les agressions physiques demeurent rares.

Les cambriolages sont le fait d’une criminalité organisée, dont le siège est souvent à l’étranger. Les désordres qui affectent Beauregard sont commis par une frange de la population juvénile du quartier, inactive et désocialisée. Le trafic de produits stupéfiants, qui prend appui sur un large bassin de consommation, touche tous les quartiers, y compris Élysée 2.

La lutte contre l’insécurité relève de plusieurs autorités, qui doivent agir de concert. La police nationale lutte contre les désordres graves, sous l’autorité du préfet, et recherche les coupables des crimes, sous l’autorité du procureur de la République. Le maire est chargé de la prévention, au titre de ses pouvoirs de police administrative. Mais il est aussi, ainsi que ses adjoints, officier de police judiciaire.

Dans la nouvelle répartition des rôles entre les forces de police, la police nationale se consacre au maintien de l’ordre et à la police judiciaire. La police municipale, elle, est chargée de la police dite de « proximité » : contact avec la population, surveillance, collecte de renseignement, prévention des infractions. Dans certaines occasions, elle peut être appuyée par des éléments de la sécurité privée. Les policiers municipaux, appelés à intervenir aux côtés de la police nationale, sont en principe armés.

La sécurité est donc une affaire de doctrine, d’organisation et de technique. Le « sentiment d’insécurité » est toujours le fruit d’une insécurité réelle. Les études montrent que toutes les infractions y concourent, y compris les tags, le squat et les dépôts d’ordures sauvages. Le maire dispose de moyens juridiques (il peut instaurer, par exemple, un couvre-feu pour les mineurs de moins de 14 ans), de moyens techniques (la vidéo-surveillance) et d’une force de police. La criminalité profite toujours des opportunités pour prospérer : des maisons vulnérables, des failles dans la surveillance. La vidéo-surveillance n’est pas une arme absolue, car les délinquants s’en protègent par le port de cagoules et de vêtements uniformes. Le taux d’élucidation des cambriolage est très faible, les assurances peuvent invoquer un défaut de mesures de protection pour refuser d’indemniser. Globalement, le niveau de l’insécurité pèse sur le prix de l’immobilier.

La Celle Saint-Cloud a pris beaucoup de retard en la matière et tout, ou presque, reste à faire. Une commune de 21000 habitants doit avoir un objectif de 21 policiers municipaux, afin de disposer de deux équipages en permanence. Le contact avec la population suppose des patrouilles à pied (ou à vélo) et, probablement, l’implantation d’un poste de police à Beauregard. Les élus eux-mêmes doivent être davantage investis, et pas seulement lors des permanences. Les Celloises et les Cellois doivent être conseillés sur les mesures à prendre pour mieux protéger leur résidence, leur rue, leur quartier. La prévention de la délinquance suppose des moyens affectés à la prise en charge et le suivi des enfants et des adolescents en grandes difficultés.

La Celle Saint-Cloud doit retrouver le caractère paisible qui en faisait le charme. Elle peut y parvenir, en s’en donnant les moyens.